Le téléphone connaît des débuts difficiles. Il est réservé à une certaine catégorie de personnes : les riches. Il faut compter le salaire d’un an d’un ouvrier moyen pour accéder à ce service. Dans notre région, de toute évidence ce sont des nécessités économiques qui, dès la fin du XIXème siècle, ont incité les communes concernées par le négoce du vin à financer les premiers réseaux téléphoniques dans le département.
La catégorie socio-professionnelle constituée par les propriétaires, négociants et courtiers en vin a saisi avec opportunité la plus-value offerte par le téléphone pour l'efficacité des transactions. De telle sorte que les réseaux urbains s'établissent dans les aires de production.
De même, les liaisons privilégiées se développent entre ces centres et les métropoles de négoce ou d'exportation.
Cet équipement à la carte ne va pas sans contrarier la vocation égalitaire de service public qui aurait dû être celle du téléphone, depuis sa nationalisation, en 1889. Mais l'administration des P.T.T. ne dispose pas encore d'un budget annexe de l'Etat, qui a des conceptions frileuses à l'égard de la croissance du réseau, n'est pas fâché de laisser l'initiative aux collectivités locales et particuliers qui acceptent de financer l'établissement de lignes et de circuits par le biais d'avances remboursables. Cette erreur d'appréciation aura des conséquences néfastes sur l'équipement téléphonique qui sera fragmenté en micro-réseaux, au mépris de toute prévision structurelle à moyen et long terme.
Il faut attendre 1902 pour que cesse cet équipement anarchique et pour qu'un développement rationnel du réseau soit planifié.
En 1902, en effet, les conseils généraux prennent en charge le financement du réseau départemental. Des priorités sont hiérarchisées et une participation financière est demandée aux communes par voie de convention.
Avant que la crise ne vienne affecter la profession, la viticulture fournit, de très loin, le plus fort contingent des abonnés au téléphone. Dans les communes de l'est du département on recense de très nombreux propriétaires; négociants ou courtiers, mais aussi des professions subsidiaires largement représentées, comme celles de loueur de futailles, foudrier, ainsi que des sociétés de wagons-foudres. C'est l'âge d'or de la viticulture!
Mais la stagnation du réseau de Narbonne entre 1914 et 1925 a été frappée de plein fouet par la crise (guerre et crise de la viticulture).
Le téléphone reste réservé à une certaine caste, tout comme le Graphophone de Graham Bell l’inventeur du téléphone qui diversifie son activité.
Dans cette vitrine vous découvrirez :
Sur l’étagère du milieu :
Sur l’étagère du haut au centre : Pasquet, vendu par Rousselle et Tournaire à micro fixe. On parlait dans le micro en façade, les deux écouteurs venaient aux oreilles.
Sur l’étagère du bas : Téléphone ayant appartenu à la famille Levis de Mirepoix (Mirepoix, Ariège). Installation principale du château où les boutons en ivorine orientent vers les dépendances du château.